dont le trait essentiel consiste à inviter le malade, dans les séances qui lui sont consacrées, à dire au médecin avec une franchise totale toutes les idées qui lui viennent, en laissant son esprit errer librement, que Freud a découvert les deux hypothèses fondamentales qui constituent la doctrine psychanalytique : 1o Cette cure lui a révélé que les besoins ou instincts avaient leur origine dans une région psychique distincte du moi et se manifestaient dans la conscience seulement par des pulsions ; que les freins moraux provenaient d’une région également séparée du moi et aussi des besoins à la satisfaction desquels ils s’opposent : en somme il y a trois régions psychiques : le ça (das Dies), besoins impersonnels qui s’imposent à tout individu et cherchent une satisfaction inconditionnelle, le moi qui est avant tout la fonction d’adaptation au réel, le super-ego ou surmoi qui freine la satisfaction des besoins ; 2o Ces deux antagonistes, le ça et le surmoi sont en eux-mêmes inconscients.
Il reste seulement, avec ces deux hypothèses, nées de l’observation de la névrose, à expliquer l’origine de la névrose. C’est là qu’est la partie la plus connue, et peut-être la plus contestable de l’œuvre de Freud. Toute névrose est selon lui un cas d’infantilisme, c’est-à-dire le retour à une situation d’enfance incompatible avec la