plètement périmé depuis des siècles, et qu’on pourrait appeler le problème des frontières de l’âme ; elle cherche une solution positive à ce problème. En gros, depuis Descartes, la philosophie moderne admet volontiers que la conscience est coextensive à l’âme ; que psychique et conscient sont une seule et même chose. Il n’en était pas ainsi aux yeux des philosophes grecs : la conscience actuelle, celle des réalités sensibles, celle des passions qui nous agitent intérieurement, celle de la volonté et du jugement, n’est pour eux qu’un aspect accidentel et passager de cette réalité qui est l’âme ; la conscience nous laisse ignorer le milieu spirituel infiniment plus vaste dans lequel baigne notre âme ; et la philosophie d’alors, celle de Plotin par exemple, est une véritable psychanalyse, c’est-à-dire un ensemble des procédés destinés à nous faire pénétrer dans ces régions obscures pour nous, lumineuses en soi, où notre âme a son éternel fondement ; c’est une thérapeutique qui tend à nous remettre, dans notre âme, au niveau d’où nous sommes tombés. Il serait bien intéressant (mais ce n’est pas mon sujet) de voir tout ce qui a pu rester de ces vues, malgré le dualisme cartésien, dans la pensée moderne.
Ce qui est sûr, c’est que Freud, en dehors de toute influence directe, les reprend, « en niant énergiquement l’assimilation du psychique au