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devoir être réservée aux médecins, tout comme l’étude du cancer ou de la tuberculose. Il y a pourtant une nuance : il s’agit d’affections mentales, de maladies de l’esprit, et l’esprit est justement le champ d’études du philosophe. On a souvent reproché à la philosophie de ne connaître que l’homme adulte, civilisé, normal et de race blanche. C’est un reproche qui, depuis longtemps, n’est plus mérité : en fait, les plus récents progrès de la philosophie dans l’étude de la nature humaine, sont dus à la psychologie de l’enfant, aux recherches des ethnographes sur les sociétés dites inférieures, à la connaissance plus précise des civilisations orientales, et enfin et en particulier à la pathologie mentale. La philosophie ne peut se désintéresser de cette médecine des âmes qu’est la psychiatrie : nous avons sur ce point en France une très longue tradition qui remonte à Maine de Biran, qui a eu des représentants remarquables chez ces philosophes psychiatres qu’étaient Pierre Janet, Georges Dumas, Charles Blondel, et qui continue brillamment de nos Jours. Il est donc indispensable, pour bien apprécier le mouvement philosophique de notre temps, de voir quel est l’apport de la psychanalyse.

Disons tout de suite qu’elle pose d’une manière neuve un vieux problème qui paraissait com-