susceptible de définition ; il peut être seulement décrit. Étant science des phénomènes, la phénoménologie ne peut davantage s’appuyer sur les sciences de la nature qui construisent un monde d’objets réels fixes, réagissant les uns sur les autres. Avec cette nouvelle méthode, la philosophie devient donc une science purement descriptive, ce qui ne l’empêche pas d’être rigoureuse. Nous sommes bien actuellement aux antipodes des longues chaînes de raisons que Descartes voulait introduire dans la philosophie. Les œuvres philosophiques les plus marquantes de nos jours évitent ces constructions de concepts qu’on reproche traditionnellement aux philosophes pour aller, comme dit Husserl, « aux choses elles-mêmes ».
Il y a là des modifications dans le train de vie spirituelle, dont on a assez aisément l’impression quand on songe au discrédit des philosophies antérieures, mais qu’il n’est pas aisé de définir.
Voyons d’abord ce que l’on ne trouve plus chez les philosophes d’aujourd’hui :
1o C’est d’abord l’analyse des états intérieurs, considérés comme un monde à part dans lequel le moi se retrancherait ; non pas que le moi ne soit pas présent ; il est même présent plus que jamais, mais non pas de la même façon. Que l’on compare si l’on veut, le Journal intime d’Amiel au Journal de Métaphysique de