Page:Bréhier - Les Thèmes actuels de la philosophie, 1951.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chapitre II

LA PHILOSOPHIE
AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

Il est incontestable que le début de notre siècle se marque par un besoin de synthèse, de vues d’ensemble, que satisfaisait mal l’analyse abstraite d’un Taine, par une prise au sérieux des problèmes de l’homme qui contrastait avec l’ironie de Renan et d’Anatole France, par un sentiment de l’humain qui s’opposait au mécanisme de la philosophie d’ingénieur d’Herbert Spencer. Toute l’histoire de ces cinquante années, sous des formes diverses et parfois divergentes, non sans confusion et sans retour, manifeste la force et la vigeur de ces tendances. D’une façon générale, nous trouvons en elles une résistance à l’automatisme, un goût de l’humanisme, une répugnance à croire que les techniques de la matière et des sciences humaines