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peu hommes, qu’il faut s’attendre iournellemẽt de mourir de leur main, ſi la fantaiſie leur en prend, ſi vn ſonge les y porte, ſi nous ne leur fermons & ne leur ouurons le Ciel à diſcretion, leur donnant la pluye & le beau temps à commandement. Ne nous font-ils pas reſponſables de ces diſpoſitions de l’air ? & ſi Dieu ne nous inſpire, ou que nous ne voulions pas cooperer à la foy des miracles ; ne ſommes nous pas continuellement en danger, comme ils nous en ont menacé, de les voir courir ſus à ceux qui n’auront point le tort ? Certes ſi celuy qui eſt la Verité meſme ne l’auoit aduancé, qu’il n’y a pas plus grande charité que de mourir par effect vne fois pour ſes amis. Ie conçeurois quelque choſe d’égal ou de plus releué, à faire ce que diſoit l’Apoſtre aux Corinthiens. Quotidie morior per veſtram gloriam, fratres, quam habeo in Christo Jeſu Domino noſtro. A traiſner vne vie aſſez penible dans des dangers aſſez frequens & ordinaires d’vne mort inopinée, que ceux-la vous procureront, que vous pretendiez ſauuer. Ie me remets par fois en memoire ce qu’eſcriuoit iadis Sainct François Xauier au P. Simon, & ſouhaitte qu’il plaiſe à Dieu de faire en ſorte que pour le moins on puiſſe dire ou eſcrire vn