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Bapteſme, nous conferent principalement la vie de l’ame, & non celle du corps. Cependant ils ont de ceſte opinion ſi fort imprimée, que les baptiſez, nommément les enfans, ne ſont plus maladifs, qu’ils l’auront tãtoſt diuulguée & publiée par tout, de ſorte qu’on nous apporte pluſieurs enfans à baptiſer de deux, de trois, voire meſmes de ſept lieuës.

Au reſte la diuine Bonté, qui agit en nous ſuiuant la meſure de la Foy, a conſerué iuſques à preſent ces petits enfans en bonne ſanté : de ſorte que la mort de ceux qui sont decedez, a eſté attribuée aux maladies incurables & deſeſperées dont ils eſtoient malades auparauant, & ſi quelqu’autre a eſté parfois atteint de quelque petite maladie, les parens bien qu’encore infideles l’ont rapportée à la négligence & au meſpris qu’ils ont fait paroiſtre au ſeruice de Dieu.

Il y a en noſtre village vne petite fille Chreſtienne nommée Louyſe, laquelle a ſix mois a commencé à marcher toute ſeule : les parents aſſeurent n’avuoir encore rien veu de ſemblable, & l’attribuaient à l’efficace du S. Bapteſme. Vn autre nous diſoit vn iour auec beaucoup de ioye, que ſon petit