haittent paſſionnément auoir des noſtres. Dieu ſe ſert de tout pout donner entrée aux porteurs de l’Euangile.
L’Eſté eſt icy vne ſaiſon fort incommode pour inſtruire les Sauuages ; les traittes & les champs emmenent tout hommes, femmes & enfans, il ne demeure quaſi perſonne dans les villages ; voicy comme nous paſſaſmes le dernier.
En premier lieu nous-nous reccueilliſmes tous par les exercices ſpirituels à la façon de noſtre Compagnie. Nous en auons d’autant plus beſoin, que l’excellence de nos fonctions requiert plus d’union auec Dieu ; & que nous ſommes contraints de viure continuellement dans le tracas ; c’eſt ce qui nous fait ſouuent recognoiſtre qu’il faut que ceux qui viennent icy y apportent vn bon fonds de vertu, s’ils veulẽt en cueillir les fruicts. Apres nos exercices nous fiſmes vn memorial confus des mots que nous auions remarquez depuis noſtre arriuée, & puis nous eſbauchaſmes vn Dictiõnaire de la langue des Hurons, qui ſera tres profitable. On y verra les diuerſes ſignifications, on y recognoiſtra ayſément la difference des mots par enſemble, qui ne conſiſte quelquesfois qu’en vne ſeule lettre, ou meſ-