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uer pour nous dire qu’en effet Dieu eſtoit bon, & que nous eſtions auſſi bons, & qu’à l’auenir ils vouloient ſeruir Dieu, adiouſtant mille poüilles à l’encontre de leurs Arendioȣane ou deuins. A Dieu ſoit pour iamais la gloire de tout ; il permet la ſechereſſe des terres, pour arrouſer les cœurs de ſes benedictions.

L’année 1628, que les Anglois defirent la flotte de la Compagnie de la Nouuelle France, dont la perte a eſté la damnation de pluſieurs Canadois, & le retardement de la conuerſion de quelques’autres, cõme il eſt à croire, il m’arriua en ce pays vne hiſtoire quaſi pareille à la precedente, laquelle à raisõ de la conformité ie penſe eſtre bõ de raconter icy. La ſechereſſe eſtoit extraordinaire par tout, mais ſingulierement en noſtre village, & aux enuirons. Certes ie m’eſtonnois de voir quelquesfois l’air tout chargé de nuées ailleurs, & ouyr bruire les tonnerres, & au contraire en nos quartiers le Ciel y eſtre très purs, très ſerain, & très ardent. Il ſembloit meſme que les nuées ſe diuiſoient à l’abord de noſtre contrée. Ce meſme ſuppoſt du diable, que i’ay nommé cy deuant Theorenhaegnon eſtant prié de faire plouuoir, reſpondit qu’il ne le pouuoit