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quelque choſe, qu’ils fiſſent dõc pleuuoir. Partant que s’ils vouloient obtenir ce qu’ils deſiroient, ie leur dis qu’ils s’adreſſaſſent à celuy qui a tout fait, & qui eſt ſeul Auteur de tous biens, duquel nous leur auions tant parlé, & que nous leur enſeignerions la façon de le prier. Ceſte Nation eſt fort docile, & ſous la conſideration des biens temporels vous les flechiſſez où vous voulez. Ils me reſpondirent tous, qu’ils n’adiouſtoient point foy à leurs deuins, & que c’eſtoient des abuſeurs, qu’ils ne vouloient point d’autre Dieu que celuy que nous leur enſeignions, & qu’ils feroient ce que nous leur dirions. Ie leur dis donc qu’ils deuoient deteſter leurs pechez, & ſe reſoudre à bon eſcient à ſeruir ce Dieu que nous leur annoncions, & que doreſnauant nous ferions tous les iours vne Proceſſion pour implorer ſon ayde, que c’eſtoit ainſi que faiſoient tous les Chreſtiens ; qu’ils fuſſent conſtans & perſeuerans, ne perdant pas courage s’ils n’eſtoient incontinent exaucez, nous adiouſtaſmes à cela vn vœu de neuf Meſſes en l’honneur de noſtre Dame Protecteur des Hurons ; nous expoſaſmes auſſi le S. Sacremẽt à l’occaſion de la Feſte qui arriua en ce temps là.