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deſſus en troupe à corps perdu, & demeurent quelquefois vne heure entiere aux priſes. Cela fait chacun s’en retourne paiſiblement en ſa Cabane.

Ie m’eſtois oublié de dire que d’ordinaire pendant toute cette ceremonie la mere ou la femme ſeront aux pieds du tombeau appellant le defunct en chantant, ou pluſtoſt en ſe plaignant d’vn ton lugubre.

Or toutes ces ceremonies ne ſe gardent pas touſiours ; car pour ceux qui ſont morts en guerre, ils les mettent en terre, & les parens font des preſens à leurs patrons, s’ils en auoient, ce qui eſt aſſez ordinaire dans le Pays, pour les encourager à faire vne leuée de ſoldats, & venger la mort du defunct. Pour les noyez on les enterre auſſi apres auoir enleué par pieces les parties du corps les plus charnues, comme i’ay expliqué plus en particulier, parlant de leurs ſuperſtitions. On double les preſens en cette occaſion, & tout le Pays s’y trouue ſouuent, & y contribuë du ſien ; & tout cela, diſent-ils, pour appaiſer le Ciel, ou le Lac.

Il y a meſmes des ceremonies particu-