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mez, qu’ils auiſaſſent maintenant auquel de ces deux lieux ils deſiroiet vn iour aller pour vn iamais, & ce pendant qu’ils eſtoiẽt encor en vie ; car pour tous les defunts pour qui ils auoient fait, & alloient faire la feſte, que c’eſtoit vne affaire decidee, que tous ayãt ignoré Dieu, & outrepaſſé ſes commandemens, auoiẽt ſuiuy le chemin de l’Enfer, où ils eſtoient maintenant tourmentez de ſupplices qui ne ſe peuvent imaginer, & qu’il n’y auoit plus de remede. Que pour eux s’ils vouloient aller au Ciel nous leur enſeignerions le chemin ; & pour autant que toutes les affaires d’importance ſe font icy par preſens, & que la Pourcelaine qui tient lieu d’or & d’argent en ce Pays, eſt toute puiſſante, ie preſentay en ceſte Aſſemblee vn collier de douze cens grains de Pourcelaine, leur diſant, que c’eſtoit-là pour applanir les difficulez du chemin du Paradis, ce ſont les termes dont ils font quelques preſens pour venir à bout de quelque difficile entrepriſe. Alors tous opinans à leur tour, dirent qu’ils redoutoient ces feux ardens de l’Enfer, & qu’ils aymoient mieux prendre le chemin du Ciel : il y en eut neãmoins vn lequel ou ſerieuſement, ou plu-