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pitaine du Village, ou bien en ſon abſence à celuy qui le ſuit de plus prés en authorité, deſignant le iour auquel on ſe doit aſſembler. Ces ſemonces ſont des prieres, non pas des commandemens, & partant quelques-vns s’excuſent tout à fait, d’autres dilayent à partir ; d’où vient que ces aſſemblées ſont quelquefois longues, car ils ne ſe mettent pas volontiers en chemin auec le mauuais temps, & certainement ils ont encor aſſez de peine de venir à beau pied par fois de dix & douze lieuës, & ce en Hyuer & ſur les neiges.

Tous eſtans arriuez, ils prennent ſeance chacun en ſon quartier de la Cabane ; ceux d’vn meſme Village ou meſme Nation proche l’vn de l’autre, afin de conſulter par enſemble : ſi d’auenture quelqu’vn mãque, on met en queſtion, ſi nonobſtant ſon abſence cette aſſemblée ſeroit legitime, & quelquefois faute d’vne ou de deux perſonnes toute l’aſſemblée ſe diſſout, & ſe remet à vne autre fois. Que ſi tous ſont aſſemblez, ou que nonobſtant ils iugent deuoir paſſer outre, alors on donne ouuerture au Conſeil. Ce ne ſont pas touiours les Chefs du Conſeil qui la font, la difficulté de parler, leur indiſpoſition,