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me eſt de graiſſer les mains des principaux Capitaines, au branle deſquels tout le reſte ſe remuë. Ie ſuis tres aſſeuré de ce que ie viens de dire, le regret que quelques particuliers ont de ſemblables deſordres, & l’enuie meſme des autres Capitaines, qui ne ſont pas appellez au butin, en decouurẽt plus qu’on ne deſireroit ; ils ſe decrient les vns les autres, & le ſeul ſoupçon de ces preſents ſecrets émeut quelquefois de grands debats & diuiſions, non pas tant pour le deſir du bien public, que pour le regret de n’eſtre pas de la partie ; & cette ialouſie empeſche par fois de bonnes affaires. Mais venons à l’ordre qu’ils tiennent en leurs Conſeils.

Premierement le Chef ayant deja conſulté en particulier auec les autres Capitaines & Anciens de ſon Village, & iugé que l’affaire merite vne aſſemblée publique, il enuoye conuier au Conſeil par chaque Village autant de perſonnes qu’il deſire ; les Meſſagers ſont ieunes hommes volontaires, ou aucunefois vn Ancien, afin que la ſemonce ſoit plus efficace, d’autant qu’on n’adiouſte pas touſiours foy aux ieunes gens. Ces Meſſagers addreſſent leur commiſſion au principal Ca-