Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ſtre en pluſieurs occaſions ; mais ſur tout en celle cy : que nous eſtions tres contens de tranſporter noſtre Cabane en ſon Village ; qu’il y auoit long temps que nous en auions le deſſein ; que nous ne nous eſtions arreſtez a lhonatiria, que comme en vn Village qui releuoit de luy, & qui ne faiſoit bande à part que pour vn temps : mais neantmoins que nous ne pouuions pas encor nous reſoudre à engager noſtre parole, que les Capitaines des cinq Villages qui ſe deuoient aſſembler ne nous promiſſent premierement au nom de tous leurs ſuiets, qu’ils ſeroient contens de receuoir la Foy, croire tout ce que nous croyons, & viure comme nous. Ie pris de là occaſion de luy repeter quelques principaux myſteres de noſtre Foy, & taſchay ſur tout de luy monſtrer quelle facilité ils deuoient auoir en ce poinct, puisque Dieu ne nous commandoit rien qui ne fuſt tres raiſonnable, & qu’ils ne iugeaſſent eux meſmes par apres tres aduantageux pour le Païs. Il m’écouta fort attentiuement, & me promit d’en faire fidelement ſon rapport au Conſeil, adiouſtant que pour luy il eſtoit dans la reſolution de ſe faire baptiſer, & que toute ſa Cabane auoit la meſme penſée.