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n’ayent pas entierement rompu, ils leur donnent en effet la liberté d’aller & venir dans le Pays ; mais neantmoins pour plus grande aſſeurance on leur aſſigne des Cabanes particulieres où ils ſe doiuent retirer ; ſi on les trouuoit ailleurs on leur feroit vn mauuais party.

Pour ce qui regarde l’autorité de commander, voicy ce que i’en ay remarqué. Toutes les affaires des Hurons ſe rapportent à deux chefs : les vnes ſont comme les affaires d’Eſtat, ſoit qu’elles concernent ou les citoyens, ou les Eſtrangers, le public ou les particuliers du Village, pour ce qui eſt des feſtins, danſes, ieux, croſſes, & ordre des funerailles. Les autres ſont des affaires de guerre. Or il ſe trouue autant de ſortes de Capitaines que d’affaires. Dans les grãds Villages il y aura quelquefois pluſieurs Capitaines tant de la police, que de la guerre, leſquels diuiſent entre eux les familles du Village, comme en autant de Capitaineries ; on y void meſme par fois des Capitaines, à qui tous ces gouuernemens ſe rapportent à cauſe de leur eſprit, faueur, richeſſes, & autres qualitez, qui les rendent conſiderables dans le Pays. Il n’y en a point, qui en vertu de leur election ſoient plus grands les vns