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venir à bout de renuerſer le Pays, c’eſt ainſi qu’ils appellent le changement de leur vie Payenne & Barbare, en vne vie ciuile & Chreſtienne ? Nous reſpondons que nous ne ſommes pas ſi preſomptueux, mais que ce qui eſt impoſſible aux hommes, eſt non ſeulement poſſible, mais facile à Dieu. Voicy encor vn autre indice de leur bonne volonté pour la Foy. Monſieur de Champlain & Monſieur le General du Pleſſis Bochart, nous obligerent grandement l’annee paſſee, exhortant les Hurons en plein conſeil à embraſſer la Religion Chreſtienne, & leur diſant que c’eſtoit-là l’vnique moyen non ſeulement deſtre vn iour veritablement heureux dans le Ciel, mais auſſi de lier à l’auenir vne tres-eſtroite amitié auec les François, leſquels en ce faiſant viendroient volontiers en leur Pays, ſe marieroient à leurs filles, leurs apprendroient diuers arts & meſtiers, & les aſſiſteroient contre leurs ennemi & que s’ils vouloient amener quelques-vns de leurs enfans l’an prochain, qu’on les inſtruiroit à Kébec, que nos Peres en auroient vn grand ſoin. Et pour autant que les Capitaines du pays n’eſtoient pas là bas, ils leur dirent qu’ils tinſſent conſeil tous enſemble quand ils ſeroient