tit feu, & ne ſe contentent pas de leur voir la peau toute grillee, ils leur ouurent les iambes, les cuiſſes, les bras, & les parties les plus charnues, & y ſourrent des tiſons ardens, ou des haches toutes rouges ; quelquefois au milieu de ces tourmens ils les obligent à chanter ; & ceux qui ont du courage le font, & vomiſſent mille imprecations cõtre ceux qui les tourmentẽt : le iour de leur mort il faut encor qu’ils paſſẽt par là, s’ils ont les forces ; & quelquefois la chaudiere dãs laquelle on les doit mettre boüillir ſera ſur le feu, que ces pauures miſerables chanteront encore à pleine teſte. Cette inhumanité eſt tout à fait intolerable ; auſſi pluſieurs ne ſe trouuent pas volontiers à ces funeſtes banquets. Apres les auoir enfin aſſommé, s’ils eſtoiẽt vaillãs hommes, ils leur arrachẽt le cœur, le font griller ſur les charbons, & le diſtribuent en pieces à la ieuneſſe ; ils eſtiment que cela les rẽd courageux : d’autres leur font vne inciſion au deſſus du col, & y ſont couler de leur ſang, qui a, diſent-ils, cette vertu, que depuis qu’ils l’ont ainſi meſlé auec le leur, ils ne peuuent iamais eſtre ſurpris de l’ennemy, & ont touſiours connoiſſance de ſes approches, pour ſecrettes
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