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d’ocȣeton. Enfin le neuſiéme eſt, comme pour luy mettre, & étendre vne natte, ſur laquelle elle ſe repoſe, & ſe couche durant le temps de ſon deüil, condayee onſa hohiendaen. Voila les principaux preſens, les autres ſont comme vn ſurcroiſt de conſolation, & repreſentent toutes les choſes dont ſe ſeruoit le mort pendant ſa vie ; l’vn s’appellera ſa robbe, l’autre ſon collier, l’autre ſon Canot, l’autre ſon auiron, ſa rets, ſon arc, ſes fleches, & ainſi des autres. Apres cela, les parẽs du defunt ſe tiennẽt plainemet ſatisfaits. Autrefois les parties ne s’accordoient pas ſi aiſémẽt, & à ſi peu de frais : car outre que le public payoit tous ces preſens, la perſonne coupable eſtoit obligée de ſubir vne honte, & vne peine que quelques-vns n’eſtimeroient peut eſtre gueres moins inſupportable que la mort meſme. On etendoit le mort ſur des perches, & le meurtrier eſtoit contraint de ſe tenir deſſous, & receuoir deſſus ſoy le pus qui alloit dégoutant de ce cadaure ; on luy metoit aupres de luy vn plat pour ſon manger, qui eſtoit incontinent plein de l’ordure & du ſang pourry qui peu aà peu en tomboit, & pour obtenir ſeulemẽt que le plat fuſt tãt