Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ſion de couleuures & de ſerpens, & de tout ce qu’ils appellent Oki, quand les nues grondent ; les éclairs ſe font à meſure qu’il étend ou replie ſes aiſles. Que ſi le tintamarre eſt vn peu plus grand, ce ſont ſes petits qui l’accompagnent, & l’aydent à bruire du mieux qu’ils peuuent. Oppoſant à celuy qui m’en faiſoit le conte, d’ou venoit donc la ſeichereſſe ; il me repartit qu’elle venoit des chenilles, ſur lesquelles Ondiaachiaé, n’a point de pouuoir. Et luy demandant pourquoy le tonnerre tomboit ſur les arbres ; c’eſt là, dit-il, qu’il fait ſes prouiſions. Pourquoy bruſle-il les Cabanes, pourquoy tuë il les hommes. Chieske ; que ſçay-ie, me dit-il, c’eſt leur refrain quand ils demeurent courts. Pour la prediction du futur, mais qui n’eſt gueres eſloigné ny difficile à connoiſtre en ces cauſes, Louys de ſaincte Foy m’a aſſeuré, qu’allant à la guerre, vn de ces Iongleurs, leur predit à poinct nommé la rencontre des Iroquois, au ſortir de la Suerie. Il y a bien de la probabilité, que le Diable eſtoit en ſentinelle pour luy. I’en dirois bien d’autres qui à la verié ſe ſont trouuées fauſſes, & ſur leſquelles vn bon vieillard me rauit il y a quelque temps. Ah, dit-il, il y a vn plus grand Maiſtre