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poinct d’aller en guerre ; il careſſe les vns, & c’eſt vn ſigne, diſent-ils, qu’ils retourneront victorieux ; les autres il les frappe au front, & ceux-la peuuent bien dire qu’ils n’iront point à la guerre ſans y laiſſer la vie.

Retournons aux feſtins. L’Aȣtaerohi eſt vn remede qui n’eſt que pour vne certaine ſorte de maladie, qu’ils appellent auſſi Aȣtaerohi, du nom d’vn petit Demon gros comme le poing, qu’ils diſent eſtre dans le corps du malade, & ſur tout dans la partie qui luy fait mal ; ils recognoiſſent qu’ils ſont malades de cette maladie par le moyen d’vn ſonge, ou par l’entremiſe de quelque Sorcier. Eſtant vn iour alle viſiter vne femme qui ſe faiſoit malade de l’Aȣtaerohi, comme ie luy aſſignois vne autre cauſe de ſa maladie, & me mocquois de ſon Aȣtaerohi, elle ſe mit à dire apoſtrophant ce Demon Aȣtaerohi hechrio Khenkhon. Aȣtaerohi, ah ! ie te prie, que celluy-cy cognoiſſe qui tu es, & luy fais ſentir les maux que tu me fais ſouffrir.

Or pour chaſſer ce Demon, ils font des feſtins qu’ils accompagnent de quelques chanſons, que fort peu ſçauent bien