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le Capitaine luy va demander ſi ſouuent, de la part des Anciens, ce qu’il a ſongé, qu’enfin il tire de luy ce qu’il deſire pour ſa ſante, & lors ils ſe mettent tous en peine de le luy trouuer, n’en fut-il point, il en faut auoir. De cette façon d’agir, & de ce qu’ils exercent entr’eux l’hoſpitalité gratuitement, ne prenant rien que de nous, de qui ils attendent touſiours quelque choſe, i’entre en eſperãce, qu’ils ſe rendront vn iour ſuſceptibles de la charité Chreſtienne.

L’ononhara eſt pour les fols ; quand quelqu’vn dit qu’il faut qu’on aille par les Cabanes dire qu’on a ſongé. Alors dés le ſoir vne troupe d’inſenſez s’en vont par les Cabanes, & renuerſent tout : le lendemain ils y retournent crians à pleine teſte, Nous auons ſongé, ſans dire quoy. Ceux de la Cabane deuinent ce que ce peut eſtre, & le preſentẽt aux compagnõs, qui ne refuſent rien, iuſqu’à ce qu’ils ayent rencontré. Vous les voyez ſortir le col chargé de Haches, de Chaudieres, de Pourcelaine, & ſemblables preſens à leur façon. Quand ils ont trouué ce qu’ils cherchoient, ils remercient celuy qui le leur a donné, & apres auoir receu encore