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leur chaſſe ſeroit des meilleures. Les voila de retour en leur Village, & tout le monde à l’entour d’eux, à ſe réiouïr & apprendre leurs diuerſes rencontres.

Forſan & hæc olim meminiſſe innabit
lors que ces pauures gens éclairez du ciel ſe riront de leurs ſottiſes, comme nous l’eſperons.



Chapitre III.

Que les Hurons recognoiſſent quelque diuinité : de leurs ſuperſtitions, & de la creance qu’ils ont aux ſonges.



COmme ces pauures Sauuages pour eſtre hommes n’on pu mécognoiſtre Dieu tout à fait, & pour eſtre vicieux n’en ont ſceu auoir que des conceptions indignes de ſa grãdeur, ils ne l’ont ny cherché, ny recogneu qu’en la ſurface des creatures, où ils ont eſperé leur bon-heur, ou redouté quelque malheur. Ils s’addreſſent à la Terre, aux Riuieres, aux Lacs, aux Rochers dangereux, mais ſur tout au Ciel, & croyent que tout cela eſt animé,