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CHAPITRE VI

DE L’ANALOGIE

Idée fausse sur l’analogie. — Cas où le langage se laisse guider par l’analogie. — A. Pour éviter quelque difficulté. — B. Pour obtenir plus de clarté. — C. Pour souligner soit une opposition, soit une ressemblance. — D. Pour se conformer à une règle ancienne ou nouvelle. — Conclusions sur l’analogie.

Dans les livres de linguistique publiés depuis quinze ou vingt ans l’analogie occupe une grande place, non sans raison, car l’homme est naturellement imitateur, et s’il a quelque expression à inventer, il a plus vite fait de la modeler sur un type existant que de s’astreindre à une création originale. Mais on se trompe quand on présente l’analogie comme une cause. L’analogie n’est qu’un moyen. Les vraies causes, nous allons tâcher de les montrer[1].

Les langues recourent à l’analogie :

A. Pour éviter quelque difficulté d’expression. — Une formation plus commode ayant été trouvée,

  1. Je suppose qu’il est inutile de répéter ce que j’ai dit en commençant sur cette volonté à demi consciente et opérant à tâtons qui préside à l’évolution du langage.