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MADEMOISELLE CLOQUE

les trous. Peut-être, à cause de cette indifférence, était-ce aujourd’hui Loupaing qui rageait.

— Vous ne comprenez pas, dit-elle à Mariette qui apportait une omelette, combien cette affaire est importante…

— Quelle affaire donc, mademoiselle ?

— Mais la Basilique ! voyons. Savez-vous bien que cela peut nous faire manquer le mariage de Geneviève ?…

Mariette leva les bras au ciel.

— C’est-il vrai, Dieu possible ! Pour une histoire de « bâtisse » voilà mademoiselle Geneviève qui ne se marierait pas ?

Mlle Cloque se demanda si elle allait confier à sa bonne toute l’étendue de ses angoisses. Elle pensa que cette femme ne comprendrait jamais la liaison de choses en apparence si indépendantes.

— Vous verrez, ma pauvre Mariette, vous verrez ! c’est moi qui vous le dis.

Et elle se ressouvint des premières appréhensions qu’elle avait eues lorsque s’ébaucha ce projet de mariage avec les Grenaille-Moncontour. Certes c’était une des meilleures familles de Touraine, et la petite Cloque, sans autre dot que sa grâce naturelle et le renom de vertu de sa vieille tante, devait regarder comme une surprise heureuse le fait d’avoir été distinguée par le jeune sous-lieutenant. À vrai dire, c’était un bonheur