Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
RÉUNION DE « ZÉLATRICES »

— Il faut appeler les choses par leur nom : ce que vous avez fait là, c’est trahir les statuts !

Et toutes, aussitôt, se ruèrent à la curée :

— Il ne suffit pas, ma chère, d’avoir des principes !

— C’est très joli de se monter la tête avec des histoires de Basiliques ! et de faire signer dés listes, et d’être plus catholique que Mgr l’Archevêque ou que le Pape !

— On commet des gaffes, comme le dernier des mortels…

— La pire des imprudences, c’est de prétendre imposer ses opinions à tous.

— Le mieux est l’ennemi du bien.

Et on entendait, dans le charivari de ces femmes vomissant leur bile :

— …Se plier aux nécessités…

— …Dieu ne demande pas l’impossible !

— …Envoyer promener ceux qui ne sont pas contents !

La pauvre Mlle Cloque que l’émotion suffoquait et qui ne voyait plus clair, tourna la tête du côté de Mme Bézu qui, tout à l’heure, lui pressait les mains.

On ne put s’empêcher de rire. Mme Bézu, à mesure que s’aggravait le cas de Mlle Cloque, avait petit à petit retiré sa chaise, en se garantissant les yeux, de ses mains sèches, comme si la chaleur du poêle l’incommodait. Elle était maintenant à une bonne distance, et cousait avec