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MADEMOISELLE CLOQUE

fois, cela tenait évidemment au peu d’exercice qu’elle prenait ; et on aviserait à y remédier aussitôt après les fêtes.

Elles longèrent le mur de la chapelle provisoire, tronquée déjà de l’appendice qu’habitait encore trois semaines auparavant M. l’abbé Moisan, et offrant à vif la plaie de son flanc mutilé, sur le large espace béant de l’ancienne maison du droguiste.

Elles allaient prendre une petite ruelle faisant suite à la rue Rapin, pour gagner l’Ouvroir ; mais elles la trouvèrent complètement obstruée par les décombres, et firent le tour par la rue Néricault-Destouches. Devant la porte, une demi-douzaine de voitures de maître attendaient déjà celles de ces dames à qui leurs occupations ne laissaient que le loisir de tirer quelques aiguillées à la salle de travail.

On rentrait de la campagne, et les premiers froids concordant avec le zèle des commencements d’année et des intrigues de l’élection prochaine, réunissaient au complet la pieuse association de bienfaitrices des pauvres.

Bien que, au dire des méchantes langues, on travaillât moins en fait qu’en paroles à l’Ouvroir de Saint-Martin, les résultats étaient éloquents, et cette institution fournissait chaque année aux familles nécessiteuses un lot considérable de brassières d’enfants, de petits bas de laine, de layettes complètes, de couvre-pieds au crochet