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MADEMOISELLE CLOQUE

tions qu’une bonne femme comme moi n’est guère en mesure de lui procurer. Elle sort tous les jours avec les demoiselles Houblon… Elle n’est jamais rentrée si tard !…

— Tenez, dit l’abbé en prêtant l’oreille, je suis sûr que la voilà…

— Non, c’est un fiacre qui s’arrête ; elle ne revient jamais en voiture.

— Faisons-nous la belle ? demanda-t-il en battant les cartes.

Mais Mlle Cloque s’était levée et regardait à la fenêtre de la rue :

— C’est curieux, dit-elle, il y a un fiacre à la porte de la maison ; avez-vous entendu sonner, monsieur l’abbé ?

Sans attendre sa réponse, elle se précipitait dans la cage de l’escalier. Elle entendit en bas une porte se fermer, une autre s’ouvrir, puis des chuchottements. Elle descendit quelques marches ; elle aperçut le bonnet blanc de Mariette, qui passait rapidement de la salle à manger à la cuisine :

— Mariette !

La bonne referma promptement la porte de la cuisine comme si elle n’avait rien en tendu. Alors Mlle Cloque, tout en dégringolant l’escalier, et la voix pleine d’angoisse, cria :

— Mariette ! Mariette !

Mariette la sentant si près, se hâta de monter