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MADEMOISELLE CLOQUE

ses lèvres en cul-de-poule qui voulaient dire : « Heu ! heu ! que savons-nous de tout cela ? » et au fond : « Dieu est bon et tout est mieux que l’on ne dit ».

Il trouvait toujours de l’à-propos aux paroles de chacun, et il opinait tour à tour du côté de sa pénitente, et du côté du marquis. Il pensait à part lui qu’une bonne partie de piquet les eût mis tous d’accord.

Mlle Cloque demanda au marquis à quel « arôme oriental » étaient selon lui, parfumés les tripotages exécutés autour de l’affaire de la Basilique.

— Ce n’est pas le moment, dit le marquis, de juger la question de la Basilique ; elle est trop brûlante…

— On n’y voit que du feu ! jeta le chanoine.

— Comme vous dites, cher monsieur l’abbé. Quant aux « tripotages » laissez-moi vous dire que je ne vois dans tout cela pas l’ombre d’une opération qui ne soit licite…

— Licite ! s’écria Mlle Cloque, licite !… c’est admirable en vérité ; ils ont des mots à eux pour justifier leur morale de boursicotiers, de tripatouilleurs !… Pendant que vous y êtes, dites-moi donc s’il y a un terme dans cet argot pour exprimer la filouterie et le vol commis au préjudice d’une des grandes idées qui gouvernent le monde, telle par exemple que la suprématie de la religion catholique ?