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MADEMOISELLE CLOQUE

— « Ça ne m’étonne pas de l’individu. » Je règle les consommations. On me dit : « Mais, lis tout de même, au moins. » Je lis et ne comprends pas un traître mot : « C’est de papa qu’on parle, là-dedans ?… » Les uns répondent : « Dame ! puisque tu étais prévenu du coup !… « Les autres me font : « C’est idiot. » Vous comprenez ? Suffisait qu’il y eût un camarade ayant dit oui pour que je lave ça à grande eau. Nous partons ; je demande l’auteur : on refuse de me le nommer. Je fiche ma main par la figure du rédacteur en chef. Échange de cartes. Le lendemain : explications. Journaliste affirme pas question papa ; de son côté, papa furieux, menace couper les vivres, et patati et patata ! Moi, vous comprenez ? me moquais du reste : j’étais quitte vis-à-vis de l’honneur. Et voilà ! dit-il, en se cinglant la botte d’un coup de cravache.

— Quel enfant terrible ! fit M. le chapelain, en croisant les deux mains. Et dire qu’il ressemblait à un petit ange quand il a fait sa première communion ! Vous en souvenez-vous, mademoiselle ? Je suis sûr que nous avons oublié tous les excellents principes de notre Sainte Mère l’Église : Notre-Seigneur a dit : « Si l’on vous frappe la joue gauche…

— Oui, oui, interrompit Mlle Cloque, mais voyez-vous, monsieur le chapelain, on ne saurait trop recommander d’avoir avant tout les mains nettes, par le triste temps où nous vivons. Sans