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D’UN HOMME COMPLÈTEMENT NU

simplement de manquer d’y faire honneur. Mais, comme il y avait, tout en face, une taverne où coulait un fort tonneau de cervoise, je jugeai que mon intervention violente en faveur d’une jeune fille valait bien que je me désaltérasse, ce que je fis copieusement.

Cependant des exclamations bruyantes et de forts éclats ne tardèrent point à me faire lever la tête du côté de la petite maison d’en face.

— Hé ! hé ! fis-je à mon aubergiste, il y a de la gaieté par ici !…

— Hélas ! monsieur, me dit cet homme en branlant la tête, et sous forme de dicton :

Mieux vaut derrière de catin
Que devant de boutique à vin !

— Non pas ! répliquai-je, quand ils se touchent de si près !

En effet, l’on descendit de la maison commander force chopes de cervoise et de vins de Constance et du Rhin. Les éclats augmentèrent et je commençais de délibérer si je n’irais pas tout