Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LES BAINS DE BADE

gneur fut fort dépité de ne se point sentir de lame au flanc, et divers sentiments se succédèrent sur sa figure, durant qu’il lisait sur la mienne que je n’en avais qu’un bien net. Personne ne rit plus.

Que dis-je ? Le prince se résolut à ce parti finalement ; mais sans sarcasmes, et tout en gentillesse. Je m’avançai prendre à ses pieds la voluptueuse Lola et, l’emportant dans mes bras, je chantai sur mon chemin et en plusieurs langues, la louange de ces eaux de Bade qui, mettant tout à nu, ne font pas d’exception pour la couardise des Grands.

Lola fut grondée par madame de la Tourmeulière qui, cependant, lui passait le dos de la main sur la gorge. Une dame de Paris que l’on n’avait point vue encore, pas même monsieur Gerson, pour qui elle était venue, n’hésita pas à faire honte de sa conduite à la pauvre petite, et dit que, pour elle, elle ne la toucherait point seulement avec des pincettes.

— Holà ! mesdames, dit Lola en pleurant, je ne