Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
LES BAINS DE BADE

dans l’eau on commence insensiblement à prendre pied jusqu’à ce que l’on arrive à une sorte de cloison de bois contre laquelle il y a constamment une rangée d’hommes de qui l’on ne voit que le dos, et qui paraissent fort occupés.

On le serait à moins, car cette cloison est percée d’une infinité de trous, les uns de la dimension d’un œil, les autres assez grands pour y passer la main et le bras, quelques-uns même pour y loger la tête tout entière, ce qui ne saurait manquer d’être l’occasion des plus plaisantes facéties. Vous soupçonnez que les dames sont de l’autre côté de cette cloison et de ces trous.

Je pense que je vous ai peint suffisamment notre petit appareil aquatique pour que vous ayez bien nette l’image de ces messieurs employés contre les planches à regarder les dames, à leur adresser des compliments ou à les caresser au passage, selon une mode qui est d’ici et que je juge excellente. Étant tout juste sur la crête du dos d’âne, ils ont de l’eau à peine jusqu’aux