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L’HÔTELLERIE DU « GUET-APENS »

Bavière et monsieur Gerson, chancelier de l’Université de Paris, j’étais formé à ne me plus laisser ébahir par ce que je pourrais apercevoir de plus étrange. Je rentrerai donc, sans plus de précautions oratoires, dans le vif de l’emploi quotidien de ma saison.

Je brûlais de revoir la signora Bianca Capella, et aussi mesdames de la Tourmeulière et de Bubinthal, sans oublier toutefois la petite demoiselle que j’avais crue couverte, pour tout vêtement, de l’étole de monsieur l’évêque. Il n’y a pas d’impossibilité, pensai-je dès le matin, que ces dames ne soient logées à l’hôtellerie du Guet-Apens, ainsi que plusieurs personnages notables. Cependant j’hésitais à m’en informer par un reste de méfiance contre mon hôtelier et ses valets. Ces gens-là, me dis-je, m’affirmeront tout aussi bien que ces dames sont de l’autre côté de la cloison, pour me faire demeurer ici, car ils sont menteurs en même temps que voleurs. C’était bien mal raisonner.

— On appelle menteurs, me fit observer l’hôtelier du Guet-Apens, les malheureux des pays