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LES BAINS DE BADE

m’arriva pour le seul fait d’avoir confié ma sacoche à un porteur, pour peu qu’elle soit le signe de la probité locale, vous incline à concevoir avec indulgence que tout le monde aille ici à peu près nu.

Mais cette coutume a un autre fondement, et c’est qu’elle est symbolique, et donne à entendre que chacun ici s’accorde la faveur, ou se donne la peine, — c’est selon le tempérament — de n’apparaître qu’au naturel. Je ne sais si je me fais saisir comme il faut, et si l’esprit n’a pas besoin de quelque préparation métaphysique pour concevoir qu’un homme puisse se montrer au naturel. Ha ! c’est par la raison que notre corruption est profonde !

Vous voilà donc prévenu, mon cher Niccolo. Ne levez pas les bras ; ne criez pas au miracle quand vous m’entendrez rapporter quelque propos badois. Le récit de ma première journée a dû vous préparer suffisamment. Pour moi, dès le soir de ce jour, et dès l’instant que je fermai l’œil à l’hôtellerie du Guet-Apens, et soigneusement bordé par mon voleur, entre monseigneur l’Électeur de