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L’ARRIVÉE À BADE

chance de vivre sous les gouvernements et d’ignorer l’enseignement de Frère Jérôme…

— Tudieu ! je me flatte de n’être pas né chez les voleurs, et du diable si j’entendis parler de votre Frère Jérôme !

— C’est, monsieur, bien dommage ! Il nous apprend la Vérité, d’après quoi il n’y a que des hommes libres et je le serais de garder ce paquet que je tiens à la main, s’il ne me plaisait davantage de le remettre à monsieur, vu sa nouveauté dans la ville et son ignorance des mœurs. Portez, ajouta-t-il, en s’adressant à mon voleur, cet objet dans la chambre qui touche monsieur Gerson d’un côté et de l’autre monseigneur l’Électeur de Bavière…

Les noms de monseigneur l’Électeur de Bavière et de monsieur le chancelier de l’Université de Paris m’induisirent en la pensée que j’avais la berlue de ne me point croire dans le lieu le plus honorable du monde, et, tenant toutefois à porter moi-même ma sacoche, ce fut ainsi que je logeai au Guet-Apens.