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LES BAINS DE BADE

leur en donnai point de sitôt les marques. Je me tirai avec beaucoup de gaucherie du cercle trop charmant de mes trois Grâces ; les oreilles me tintaient ; le sang m’affluait au front ; je bégayai dans plusieurs langues ; enfin qu’eussiez-vous fait à ma place ?

Ces dames ne parurent point prendre garde à ma confusion :

— Nous allons au bain, dirent-elles, avec une grande simplicité ; venez-y avec nous : on y a de la compagnie, des desserts et de la musique, et il ne manquera pas à votre arrivée d’y être fêtée convenablement. Vous n’y vîntes jamais ? Ah ! que faisiez-vous ?

Quoi ? mesdames, prendrions-nous ce bain côte à côte ?

— En doutez-vous, naïf étranger ? me dit familièrement mon admirable parente en pivotant sur un pied, autrement dit en faisant la pirouette, ce qui m’offrit le spectacle de sa beauté en toutes les entournures.

Sur ce, voici mesdames de la Tourmeulière et