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L’ARRIVÉE À BADE

Tourmeulière et de Bubinthal, est la signora Bianca Capella dont je me flatte d’être le cousin, et après qui, hélas ! mes sens mal disciplinés ont soupiré maintes fois ! Et je ne l’eusse pas reconnue à moi seul, à cause d’une différence de costume, notable, à la vérité ! Ah ! misère que nos sens, mon bon ami, qui, étant esclaves, sont inhabiles à reconnaître ou à deviner intuitivement les faces diverses de leur tyran !

J’achevai ces mots dans les bras mêmes de la signora Bianca Capella qui, me remettant plus aisément que je n’avais fait pour elle, me sauta au cou, m’appela son bien-aimé parent, son mignon cousin, me troubla par ses enlacements au delà de ce que je puis dire ; enfin ne me fit grâce que pour me rejeter contre les poitrines de mesdames de la Tourmeulière et de Bubinthal qui me manifestèrent, par les plus douces chatteries, la satisfaction qu’elles avaient, dirent-elles, de toucher, une fois, un bel esprit Florentin.

Bien leur prit d’être si fortement convaincues que je fusse de cette qualité, car j’avoue que je ne