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LES BAINS DE BADE

ravant que je revoie la figure d’un Souverain Pontife !

Sachez, en effet, mon cher Niccolo, que, de ces dames, deux étaient blondes à la manière de Vénus, souples comme les Naïades de la Mer, et aussi pures en leur contexture générale que le Dôme de Sainte-Marie-de-la-Fleur. La troisième les égalait assurément, et elle avait une chevelure brune et copieuse. Quant à leurs ajustements, j’aurai fait assez pour la place qu’ils tenaient en n’en parlant point.

— Ce sont des dames, me fut-il dit, qui passent ici l’été, et qui sont unies par le plaisir qu’elles y prennent, quoique venues de points bien différents. Celle-ci est madame la Présidente de la Tourmeulière qui est de Dijon, en Bourgogne ; et celle-là qui habite la puissante cité de Nuremberg, est madame la Margrave de Bubinthal ; quant à votre brune déesse, qui ne connaît la signora Bianca Capella ?

— Eh quoi ! m’écriai-je, transporté, la personne admirable qui s’avance ici entre mesdames de la