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XIII
AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Pogge, n’ont assurément jamais étudié les hautes fantaisies d’Héliogabale : la nature seule les a instruits, si bien instruits qu’ils sont passés maîtres en sciences amoureuses. » Il croit revoir les Jeux floraux de Rome aux bains publics où toutes les femmes sont nues. Mais rien n’est plus divertissant que les bains particuliers où « les sexes sont séparés par des cloisons criblées de petits trous et fenêtres par où l’on passe des rafraîchissements, l’on cause et se caresse de la main selon une habitude favorite… C’est un spectacle bien provoquant, ajoute-t-il, de voir des jeunes vierges, dans toute la maturité de leur jeunesse, montrer leurs formes splendides sous le costume des déesses… Quand elles dansent ainsi, avec leurs légères draperies de lin voltigeant en arrière ou flottant sur l’eau… on leur jette des pièces d’argent et aussi des couronnes de fleurs dont elles ornent leurs jolies têtes en nageant. »

Quelques personnes se laissaient étonner que le témoin galant de passe-temps si gracieux n’en eût point gardé d’autre impression que celle qui est notée dans la lettre trop brève à Niccolo Niccoli. Elles aimaient à supposer que Pogge, calmé par les années et les hautes fonctions