nies amplement de bracelets et de colliers ne laissant pas un pouce dehors.
— Ce sont, dis-je à Véronique, les trois dames que je laissai à Bade, dans les plus mauvais sentiments à mon endroit, à cause qu’elles en avaient nourri de trop excellents…
— Nous allons bien voir, dit Véronique, ce que valaient leurs sentiments.
En effet, ces dames, ayant mis le pied sur le rivage, firent en sorte de me laisser remarquer, chacune à part, les signes de la plus tendre amitié, entre mille efforts pour la dissimuler, cependant que leurs cavaliers s’échauffaient à l’envi autour de Véronique contre qui ils avaient manifesté tant de courroux. Mes amies ne venaient pas à se toucher qu’elles ne s’embrassassent et elles n’avaient point le dos tourné qu’elles ne se fissent mille grimaces ; mais tout en folâtrant sur le sable, ou s’apprêtant au bain derrière des toiles qu’on tendit, elles s’évertuaient à me donner à entrevoir, qui un bras, qui le bas d’une jambe, ou le haut, qui la fine pointe d’un teton, et le tout comme