Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
LA CONCLUSION DE MON AVENTURE

belles amies que la terre ait soutenues, et sont à présent indisposées bien malheureusement à mon endroit ; mais, Véronique, vous ne manquerez pas, je le vois, de me fournir les simulacres de toutes ces vertus, et le propre de l’homme est de se laisser toucher par des apparences…

J’en étais là des réflexions que m’inspirait la vue de Véronique ayant troussé sa cotte, quand je fus interrompu par des grands cris et exclamations, partant d’une barque fort garnie de gens et qui ramaient de notre côté. J’eus la plus grande surprise du monde à reconnaître la voix des trois personnes de beauté que je croyais fâchées contre moi.

« Ha ! me dis-je, elles ne peuvent se retenir de s’écrier, parce qu’elles m’ont aperçu !… J’en suis ému, agréablement. Pourvu qu’elles n’aillent point se jeter à l’eau par raison de jalousie !… » Point ! J’eus bientôt fait de distinguer que leur feu était allumé par les endroits de Véronique, antipodes de ceux-là mêmes qui m’induisaient en un si doux raisonnement philosophique. Et c’étaient mille