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LES BAINS DE BADE

levai pour la rejoindre : elle s’enfonça dans l’eau davantage ; j’allais m’y élancer moi-même, mais je vis qu’elle avait de l’eau jusques à des parties qu’il n’est pas coutume de nommer, et je ne sais pourquoi, car il n’est pas mauvais d’évoquer une belle image. Il y aura de l’agrément, me dis-je, à voir revenir Véronique vers le sable de la plage, car elle ne baissera pas si tôt ses ajustements, étant mouillée. Et je bénis la Providence de ce que ma petite amie joignait naturellement la pudeur au mensonge, ce qui me devait mettre à l’affût de toutes sortes de circonstances où je la prendrais en défaut contre elle-même, à quoi l’on a infiniment plus de plaisir que dans la compagnie des personnes tout d’une pièce.

— Ah ! Véronique, m’écriai-je, tandis qu’elle revenait devers moi, dans la posture que j’avais prévue, il se peut bien que le sort vous ait baillé moins de volupté qu’à ma superbe cousine Bianca Capella, moins d’épanouissement qu’à madame de la Tourmeulière et de tendresse qu’à madame de Bubinthal qui furent assurément les trois plus