Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
LA CONCLUSION DE MON AVENTURE

monsieur Gerson qui est un homme docte et bien habile, et qui a fait appel à toutes les lumières de la connaissance à l’effet de persuader au Concile que cette réunion auguste avait la suprématie sur le Pape.

— Ha ! fis-je, mais j’ai eu vent que la lumière de la connaissance était l’argument propre et familier de Frère Jérôme, qui est à cette heure un bien petit tas de poussière, et que d’ailleurs ni le bon Frère ni son argument ne valaient tant seulement le fait de bayer aux corneilles ou d’exécuter des signaux cabalistiques !

— Cependant le saint Concile a été grandement édifié…

Nous vîmes précisément venir monsieur Gerson, qui était frétillant et guilleret et avait envoyé assez loin ses ornements de sorcier.

— Monsieur Gerson, fis-je en m’adressant à ce personnage avisé, il convient d’admirer l’impartialité avec quoi vous mîtes à bas ce Pape qui était devenu fort votre ami et n’avait pas de méchanceté, quoique ancien forban sur la mer