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LES BAINS DE BADE

J’allais m’étendre sur la paillasse pontificale, en me remémorant, par-dessus les belles paroles de Frère Jérôme, la figure qu’avait à Bade cette petite Véronique la seule fois qu’elle y fit trois enjambées avant que fût croulé l’Hôtel de Ville. Je poussai une exclamation en touchant du doigt une certaine forme qu’à meilleure inspection je jugeai convenable en tous points, et qui était préalablement étendue sur la paillasse. Joignez à ceci la température et le moelleux d’un duvet d’oison, et vous aurez un avant-goût de l’objet qui donnait pour l’heure à ma couche modeste la valeur d’un lit nuptial.

— C’est bien de vous, délicieuse Véronique, dis-je à voix basse, que je tiens pour le moment, dans la main, le petit teton pareil à une pomme de belle venue ?

— Non pas, non pas ! dit-elle en me repoussant de la main.

J’avais reconnu sa voix en même temps que sa duplicité. Je la baisai tendrement. Elle me donna un soufflet vigoureux. Je sentis se décla-