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LES BAINS DE BADE

trouvasse point ma sacoche ni de quoi remettre de l’ordre dans mon habit ; ceci pour le cas où l’hôtellerie fût encore debout. Pour le cas contraire, qui était vraisemblable, autant valait m’aller étendre au bord de l’eau où il y a une pelouse beaucoup plus sûre et rapprochée que mon lit. Et, nonobstant mille embarras dont la vie est remplie, je rendis grâce à Dieu avant que de fermer l’œil.

Cette pelouse a une tendre déclivité qui va jusques à la rivière, joli cours d’eau un peu vif, mais limpide et permettant que l’on s’y baigne, ce que l’on fait couramment dans la bonne saison. Je dormis un temps assez convenable, si j’en juge par la hauteur qu’occupait le soleil quand je le vis en m’éveillant brusquement au sein même de la rivière, et d’une façon malhonnête et désagréable. Mon premier sentiment, quand je me sentis plongé dans cette humidité, fut que j’y avais été amené petit à petit par le moyen des mouvements que l’on exécute durant le sommeil qui suit les fortes agitations. Mais je vis, hors de la pelouse, décamper plusieurs personnages dont j’avisai princi-