Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
DANS LES BRAS DE MES BELLES AMIES

de ce satyre pour que vous lui ressembliez par quelque côté !…

— Tudieu ! fis-je, mesdames, il me vient par instants des nausées de la nature abandonnée à ses déportements naturels ; je me prends à douter de la qualité du parfum qui vient de vos cheveux et de vos épaules, et j’ai dessein de quitter Bade pour réintégrer le saint Concile !…

Ce disant je rompis le cercle immodeste de ces bacchantes et m’échappai par la fenêtre, fort courroucé des blessures que souffrirent cette nuit les bonnes mœurs et la décence badoises.

— Ah ! ah ! ah ! le pauvre petit ! criait-on derrière moi, il n’est point capable d’allumer le flambeau de l’amour autant de fois seulement que cet homme nu incendia de maisons !

Et mettant leurs mains en cornet sur leurs bouches, mesdames Bianca Capella, de la Tourmeulière et de Bubinthal appelaient à grands cris ce vampire, en dépit de tout sentiment pudique.