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LES BAINS DE BADE

bienséance. Ceci nous prit une partie du souper, et je bénissais mon homme nu de me donner l’occasion de prendre pacifiquement ma réfection, nonobstant le feu de mes trop belles hôtesses ; et l’on entamait déjà des gelées de couleur ; et j’avais bu, pour le moins, une quarte de vin, quand madame de Bubinthal, qui était la seule à ne me pas toucher de près, me faisant vis-à-vis, se pencha quasiment sur la table, en sorte que ses pieds taquinaient le dossier de son siège. Elle dit qu’elle se sentait envahie par la tendresse.

— Pour l’homme nu ? fis-je en manière d’ironie.

À ce mot, la servante, à qui je n’avais point pris garde, laissa choir la desserte et s’affaissa privée de l’usage de ses sens.

— La qualité de cet homme, poursuivait toutefois madame de Bubinthal, n’est pas pour déparer un bel ensemble de vertus !

Elle m’avait joint, en se glissant parmi des compotes et des pâtisseries, et me flattait le menton du bout de ses doigts menus. Ce que voyant, madame de la Tourmeulière, qui était à ma