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Alors Marie Coquelière s’élance sur la pente, soutenant à deux mains ses mamelles ; elle s’accroupit, relève le rouleau de fanfreluches et sait très bien tirer, de la toilette un peu tassée, mille plis nouveaux à coups de chiquenaudes.

Jacquette court sous les charmilles pour attraper le rond de soleil qu’elle voit au bout de l’allée, de la largeur d’un chapeau de paille, et qui se sauve vivement à l’autre bout dès qu’elle va mettre la main dessus. Elle possède déjà de beaux habits ; on la poudre et la décollette, les grands jours. On lui montre à faire la révérence lorsqu’elle rencontre par hasard Madame sa mère ou sa marraine de Matefelon, qui lui en impose énormément ; déjà elle sait rendre le salut aux pages, de l’air de dire : « Bonjour, gamins ! »

Son nom, ses cris, son babillage se perdent l’été dans l’immensité des avenues ombreuses et des pelouses ; ils égayent, l’hiver, les corridors et les pièces sonores du château.

Ah çà ! est-ce qu’il va falloir que je vous décrive le château ? Croyez-moi, rien n’est plus fastidieux et plus inutile. Tout ce que je puis