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toiles d’araignée ; les carrosses des la Vallée-Chourie et des la Vallée-Malitourne, dont les cuirs moisissent ; et la chaise qui sert à conduire sa marraine à la messe. Le grand bonheur est de descendre au bout des jardins, jusqu’à la Loire, ce qui est une longue promenade, et de regarder glisser les lents bateaux plats que mènent tantôt une voile gonflée, tantôt des chevaux percherons attelés à la queue leu leu sur le chemin de halage. Pour parvenir là, non loin de l’ancien logis du jardinier, une grille de fer qu’il faut pousser contient, dit-on, dans ses gonds, un pauvre petit oiseau que l’on écrase un peu chaque fois, soit que l’on sorte du parc, soit que l’on y revienne. Et c’est le chemin du bac d’Ablevois, où l’on s’amuse à attendre le radeau du passeur, gros comme un sabot au départ de l’autre rive, et qui atterrit sans bruit près de vous, chargé d’une voiture, d’une couple de bœufs ou d’un troupeau de chèvres gênées par leurs pis brimballants.

Jacquette joue en liberté sur les pelouses inclinées, dans les régions du jardin privées d’eau, et, lorsqu’elle tombe, elle pousse des hurlements de petit porc rose qui va à la foire.